Changement de garde?

En attendant L'étampe diabolique (j'ai comme une baisse de motivation toute novembrière), je ne voudrais pas passer sous silence ce commentaire de Pascal Henrard, dont j'ai déjà commenté le travail, en référence à la colonne hebdomadaire du blogueur invité dans le JdeM:

"Je note cependant que le JDM se garoche ces derniers temps sur les jeunes blogueurs pour remplir ses pages alors que dans la salle de rédaction, les plumes confirmées s'envolent vers d'autres cieux et les journalistes chevronnés piaffent. Cela voudrait-il dire que nous assistons à un changement de garde ?"

Selon moi, il ne fait aucun doute que le JdeM met le pied dans une tendance sûre, les blogues. La majorité des médias (Canoë, Cyberpresse, Radio-Canada, etc.) le font avec leurs propres chroniqueurs, mais le JdeM a le mérite, corrigez-moi si je me trompe, d'être le seul à proposer cette chambre avec vue sur la blogosphère québécoise. J'ai beau être contre l'empire Quebecor au grand complet dans ses principes, je sais reconnaître l'effort quand je le vois. À une colonne par semaine, je ne crois pas que le Journal "remplisse ses pages".

Quant au changement de garde, les journalistes - les jeunes surtout - changent de réseau comme ils changent de Kanuk et ainsi les médias québécois s'interchangent-ils les talents d'une année à l'autre. Et j'exagère à peine. Cela dit, la réflexion mérite qu'on s'y attarde et je ne prétends pas à la grande analyse socioéconomique médiatique. Les blogueurs, prochaines plumes privilégiées? Le mouvement semble déjà enclenché (because l'envergure, entre autres), mais il comporte toutefois ses limites et ses faiblesses. Les journalistes chevronnés peuvent donc continuer à dormir sur leurs deux oreilles...

Comments

[chroniquesblonde]

Ce que je vois d'intéressant dans cette fenêtre ouverte, c'est justement ça, une fenêtre. Ça me permet, comme lectrice, d'avoir accès à d'autres voix, d'autres points de vue. Donc, ça m'intéresse.

[J.Martyne]

Au fond, c'est possible de lire ce débat-là à un autre niveau : celui du journalisme, point. Qu'est-ce qu'un journaliste, qu'un chroniqueur, qu'un colomniste, qu'un édito ? Qu'est-ce qu'un journal : un média strict d'information ? Plus maintenant. La nouvelle garde met de l'avant l'information-plaisir, l'information-brute, l'information-at large. Et la diffusion rapide de contenus. Qui sait, plus vite, que l'autre ? Rendu là, l'information, c'est le pouvoir. Et ce pouvoir-là voyage plus vite que le son et l'éclair. Via certains blogues, parfois. Via certaines plumes, aussi. Power to the people, semble-t-il. Reste que les blogues présentés dans le journal sont ceux de diffusion sociale. Leur contenu habituel traite de la vie, en général, et non pas d'infos strictes. Le cahier dans lequel ils sont publiés le donne en mile. La nouvelle garde, au plan social, c'est le global. Qui de mieux que les habitants du global pour donner un aperçu de la nouvelle «nouvelle» ? Quand je mets un billet en ligne, il est diffusé. Dans un large spectre : celui de l'information personnalisée, un peu comme dans un magazine. Un sujet, un mode de pensée. C'est aussi de l'info, ciblée, très ciblée.
(et pis ça fait tout drôle de recevoir un chèque du JdeM quand t'écris depuis si longtemps gracieusement !)

[Cyclopat]

c'est entre les mains des blogueurs Québécois qu'elle revient la responsabilité de rendre notre blogosphère d'ici crédible, reconnue et lue/écoutée.
Beaucoup de travail en perspective mais aussi un plaisir, qu'est rare de nos jours, celui de "to go where no man has gone before!"(space-jingle à la: doudoudou).

C'est plein de super bon blogues Québécois, le tien et celui du kiosque ou tu collabores en sont de bons exemples et la liste est longue.
J'accorde une partie de mon surfage quotidien à la découverte de ces blogs depuis qu'j'ai décollé le mini-mien et j'dois t'avouer que j'vois là un potentiel énorme et des possibilités qu'on a pas encore rêvés/imaginés, et,
du talent, vous dites? ben, en masse!
y'a aucune gêne à avoir.

si j'me met à penser comme un oeuf de Christophe Colomb, j'dirais qu'à la gang on peut en faire des choses, soulever des caillous et déranger l'ordre établi ou l'information se vend comme des paquets de 12 paires de bas de laine dans une brasserie.
s'agit de s'y mettre et arrêter d'attendre que ce soit l'autre d'à côté qui parte le bal.
J'étais super content pour toi que tu publizes ;)
dans le JdeM, c'est un bon coup pour ta carrière de un mais comme tu le précises aussi c'est encourageant de voir qu'on remplace peu à peu des vieux croutons par du sang neuf, y'a bon!

Sur ce,
Pat

BS: si ça pu te kicker dans l'bas du dos ta déprime "Novembriaque", j'aurai pas écris pour rien...