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Biscuit Vio

9 septembre 2009

Biscuit en miettes

main_couteauPlus j'y pense, plus c'est l'évidence: je n'ai plus le goût d'entretenir ce blogue dans sa forme actuelle. Je m'invente des renaissances alors qu'il s'agit en fait de soubresauts d'agonie. D'ultimes convulsions, à des lieues de mon idéal de rythme d'écriture. Je me sens comme Norman Bates dans Psycho: le blogue est mort, mais 'ga' l'autre qui le conserve quand même, en dépit des odeurs de décomposition de plus en plus fortes!

Ça va faire, assumons-nous: je mets la clé dans la porte et la pitche (la clé, pas la porte) loin dans l'océan. C'est tout, c'est fini. Je n'y écrirai plus. J'ai plein de projets, mais Biscuit Vio n'en fait plus partie, le coeur n'y étant plus... et plein d'autres raisons*.

Merci de m'avoir suivie, de m'avoir lue, et surtout d'avoir commenté, parce qu'écrire avec le silence comme seul écho est loin d'être stimulant. Je tourne la page... et je me sens déjà beaucoup mieux!


*Pu capable de supporter le design laid, je me relis et je trouve parfois que j'écris comme Patrick Lagacé, j'ai mal défini le cadre dans lequel je veux évoluer, sujets superficiels, manque de réflexion et de fini, peur constante de ne pas être à la hauteur de mes standards de qualité, etc., etc., etc.

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24 juin 2009

Ma toune d'été

skyjpgMon chum oublie toujours d'éteindre la radio dans notre chambre lorsqu'il part le matin, et suffit que je m'absente moi-même toute la journée pour qu'elle soit doublement négligée. Résultat: je l'éteins souvent juste avant de me coucher. Ce soir, en pliant le linge des trois dernières brassées propres qui traînent depuis la fin de semaine, je profitais de l'oubli quotidien de ma douce moitié et j'écoutais la reprise de Libre comme l'air. J'abhorre Christiane Charrette, j'adore Dominique Poirier. Et ce sacré Dominique Lévesque, chroniqueur littéraire, qui lui donne du "tu" gros comme le bras!

Je vous l'ai déjà dit, je suis pas très ploguée sur la chose musicale. Alors peut-être suis-je en retard, je n'en sais trop rien, mais je suis tombée amoureuse de cette toune de 3 gars su'l sofa, Ourse et ciel. Les premières notes m'ont accrochée: un beat de pluie, un air aérien. Si ça c'est pas de la poésie, je sais pas ce que c'est. Lisez plutôt:

Un ballon qui vole dans le désert
Un fantôme qui ne hante personne
Un météore, sans rien sur sa trajectoire
Un monstre marin encore inconnu
Dans un lac non répertorié
Un cadeau de Noël oublié dans le garde-robe
La radio qui joue toute seule, au chalet

Nananana

Une entrée parmi les desserts
Une idée qu’on abandonne
Un p'tit ressort
Sûrement utile quelque part
Un proverbe qui passe inaperçu
Sur une page à moitié déchirée
Être l’ami qui perd une année d’école
Parce qu’yé né en octobre
Un poisson des grands fonds qu’on ne voit jamais

Je cherche encore mon vrai potentiel
J’ai mis des pièges à ourse dans mon ciel
J’attends des astronautes un appel
Je cherche encore mon vrai potentiel
J’ai mis des pièges à ourse sur du miel
Des pistes demeurent nébuleuses dans mon ciel

Nananana

Je cherche encore mon vrai potentiel
J’ai mis des pièges à ours dans mon ciel
J’attends des astronautes un appel
Je cherche encore mon vrai potentiel
J’ai mis des pièges à ourse sur du miel
Des pistes demeurent nébuleuses dans mon ciel

Ça s'écoute ici.

9 juin 2009

Retour du séjour d'entre les morts (de fatigue)

patioÇa fait tellement longtemps que j'ai posté que je suis toute perdue sur ma page de tableau de bord de blog. Ça fait tellement longtemps que j'ai écrit que je suis incapable de faire une première phrase avec une syntaxe agréable. Je suis tellement fatiguée que j'ai même pas le goût de la retravailler. Mais ça a assez duré. Ça me démangeait de plus en plus.

C'était ça mon plan, ce soir: coucher la petite, prendre une douche, poster un billet et aller me coucher. C'était sans compter les faux sextapes et l'épluchage de mes fils RSS dont le nombre a récemment explosé (c'est la dernière fois que je demande à quelqu'un de me fournir son blogroll au complet); la douche a pris le bord jusqu'à demain matin.

À part de ça, quoi de neuf? J'ai dit oui à plusieurs contrats de longue haleine échelonnés sur une longue période, mais suffit d'un seul projet qui retarde pour scrapper tout mon planning. Je me retrouve à jongler avec des échéances ridicules et à quêter des extensions, mais je suis championne pour me tirer d'affaire quand même. Une chance, je serais encore au cégep sinon.

On a magasiné des sets de patio chez Club Piscine en fin de semaine. À Laval, en plus. Je pensais jamais faire ça de ma vie. J'ai pénétré dans un petit sauna en fausses pierres, j'ai regretté de ne pouvoir essayer la petite douche de jardin en démo et j'ai capoté de voir à quel point des gens étaient prêts à mettre le gros prix pour impressionner les voisins avec des articles si gros, si clinquants, si cheaps et si laids. Mais comme notre cour est sur le point de terminer son make-over, les meubles de jardin deviennent un impératif, parce qu'on a l'intention d'inviter une couple de personnes à manger dehors au BBQ. Bref, la dame du Club Piscine qui nous a servis m'a bien fait rire quand elle m'a dit que cette chaise longue était en vrai bois de cacacia. Je l'ai corrigée avec mes doux gants blancs habituels et on a rigolé de bon coeur. Parce que quand la librairie de mon quartier s'était mise à vendre des colliers ésotériques, la vendeuse m'avait assuré que cette pierre était une "topale".
- Une opale, vous voulez dire. Ou une topaze?
- Non non, une topale!
Elle n'avait pas ri, elle. Une topale... Franchement.

Là, c'est l'été. Ce n'est pas le temps des confitures, mais celle de Daniel Rondeau est la plus délicieuse qui soit. C'est l'été, dis-je, et que font les travailleurs autonomes en été, s'il vous plaît? Oui! Ils déménagent leur laptop sur les terrasses. J'ai un laptop prêté depuis peu et j'ai très hâte de toucher cette Terre promise. Travailler de chez soi étant déjà au-delà du bonheur, je suis impatiente d'ajouter une cerise sur mon sundae.

Ah, et j'ai la ferme intention de refaire le design de ce blog (so 2007).

Oui, l'été est plein de promesses. Je suis contente de vous retrouver.

6 avril 2009

À tous les temps

N'est-ce pas merveilleux que le verbe de référence grammaticale en français soit aimer?

S'cuzez, c'est la pluie, ça me rend tout chose.

5 avril 2009

Questionnaire littéraire

De retour de Fronce, je constate que le questionnaire littéraire a fait déjà pas mal fait le tour de la blogosphère québécoise. J'avais commencé aussi à y répondre, mais ai manqué de temps pour le compléter. Qu'à cela ne tienne, on va clairer ça une fois pour toutes, j'ai plein d'autres choses à vous raconter et peu de plages de temps libres pour le faire. Go!

***

À l'instar de Patrick, qui a l'élégance de ne taguer personne et d'encourager l'initiative personnelle, je réponds aussi à un questionnaire littéraire dont - c'est rare - aucune question ne me fait chier.

1. Plutôt corne ou marque-page ?

Marque-page. J'utilise n'importe quoi à cet effet et le laisse dans le livre après coup. Ça fait des petites surprises quand je refeuillette le livre quelques années après.

2. Un livre en cadeau ?

À des enfants, oui. C'est plus susceptible de devenir significatif pour eux un jour que n'importe quelle bébelle de Toy's 'R us. Sinon, pour les adultes, non. Je trouve que c'est très délicat, j'ai trop peur de me tromper.

3. Lis-tu dans ton bain ?

Wô non. En fait, la dernière fois que j'ai pris un bain, c'était pour calmer les contractions, l'année dernière. Bizarrement, je n'ai pas pensé à me prendre un p'tit roman...

4. As-tu déjà pensé à écrire un livre ?

Non. L'impression que tout a déjà été dit m'écrase.

5. Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?

Quand c'est bon, c'est de l'esclavage; quand c'est mauvais, c'est du gaspillage.

6. As-tu un livre culte ?

L'avalée des avalés, de Réjean Ducharme.

7. Aimes-tu relire ?

J'adore. Les BD, surtout, encore et encore et encore...

8. Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu’on a aimés ?

Oh, rencontrer! Même si ça peut rater la première fois, je ne vois que des avantages. Et les auteurs sont des gens comme vouzémoi, et ils méritent au moins un "Heille, j'aime ce que tu fais!".

9. Aimes-tu parler de tes lectures ?

Oui, mais ça n'arrive pas assez souvent.

10. Comment choisis-tu tes livres ?

Sur recommandation seulement, j'ai pas trop de guts dans ce domaine.

11. Une lecture inavouable?

J'ai capoté en lisant La vie après la mort, de France Gauthier. La mère d'un ami l'a laissé traîner au chalet familial. C'est un recueil de chroniques relativement ésotériques, et les histoires de possession m'ont littéralement jetée à terre.

12. Des endroits préférés pour lire?

Tant que c'est confortable... Sauf dans le lit. Pas capable. Ergonomie impossible!

13. Un livre idéal pour toi serait ?

Prenant, court, drôle, sarcastique et intelligent.

14. Lire par-dessus l’épaule ?

Oui, mais discrètement. Les gens sont susceptibles.

15. Télé, jeux vidéos ou livre ?

Euh, Internet.

16. Lire et manger ?

Quand je suis seule, impossible de ne pas combiner les deux.

17. Lecture en musique, en silence, peu importe ?

En silence.

18. Lire un livre électronique ?

J'ai des réticences relatives à la santé de mes cornées, mais suis très ouverte à l'idée.

19. Le livre vous tombe des mains : aller jusqu’au bout ou pas ?

S'il me tombe des mains, je le laisse à terre, la vie est vrrraiment trop courte.

20. Qu'arrive t-il à la page 100?

Jamais remarqué.

21. Un livre que tu donnerais à ton pire ennemi?

Le bon usage de Grevisse: encombrant, laid et compliqué. Mais c'est LA référence quand on s'obstine avec un(e) réviseur(e) qui dit n'importe quoi.

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20 mars 2009

Coeur de pirate et moi

pearlsJe ne suis pas une fan de musique en général, je n'ai pas trop honte de l'avouer: j'ai toujours été comme ça. Alors que la majorité de mes camarades de secondaire portaient un t-shirt qui de Metallica, qui de Queen, je tentais de me trouver un groupe auquel m'identifier, me sentant un peu obligée de suivre le troupeau pour ne pas traîner derrière. Peine perdue, j'aimais tout et rien en même temps, glissant à côté d'un enthousiasme passionné dont j'aurais dû, il me semble, témoigner de par mon statut d'adolescente. Si on me demandait ce que j'aimais comme musique, je devais sortir une tite liste que je m'étais faite pour avoir quelque chose à dire, puisque rien ne suscitait chez moi débordements ou sauts de joie au point de pouvoir répondre tout de go. C'est fort pareil!

Pourtant, je lis bien des blogues plogués sur la chose culturelle mais vois passer ces noms comme une vache indifférente regarde le convoi ferroviaire s'éloigner dans la prairie: ça ne me fait pas un pli sur la poche, j'ai la curiosité musicale très, très paresseuse. Ainsi, je découvre tout en retard. J'ai entendu Tricot Machine pour la première fois l'automne passé, genre, et Coeur de pirate, à peine un peu après les fêtes.

Bref, je connais les buzz avant de connaître les artistes proprement dits qui les créent. Et encore une fois, comme au secondaire, je reste relativement tiède à l'écoute de leurs morceaux. Tricot Machine, c'est cute, mais c'est tout. Et Coeur de pirate...

Vous pensez que j'ai reviré cul par-dessus tête? Pantoute. Je trouve qu'elle chuinte sur les bords, comme Pierre Lapointe, et ça me tombe un peu sur les nerfs. Et en ce qui me concerne, elle ne fait rien de révolutionnaire.

MAIS! La version anglaise de Coeur de Pirate, Pearls, m'a renversée. Je trouve qu'elle articule 100 fois mieux en english. J'ai écouté sa toune One for Me au moins à 16 reprises pendant que je vous écrivais tout ça.

Voilà toute l'affaire: c'est sur les chansons que je trippe, les atmosphères. Pas les artistes comme tels.

www.myspace.com/pearlsrules 

5 mars 2009

Hérédité

badassAlbum de finissants de la mère:
Qui n'a jamais remarqué cette gentille Sagittaire au visage angélique, cachant pourtant une nature si violente et passionnée? (...) Attention à ceux qui lui marchent sur les pieds, ça va chauffer! (...)

Album de finissants du père:
Ce qui ressort le plus chez lui est son caractère agressif. (...) Quand quelque chose ne fait pas son affaire, il le fait savoir au professeur. (...)

Authentique.

À la garderie, l'éducatrice est contente parce que ma fille est très "territoriale" et qu'elle ne se laisse jamais faire par les amis, tous plus vieux qu'elle. Super enjouée, super sociable, mais super badass par moments.

Avec des gènes comme les nôtres, j'ai vraiment, vraiment hâte de voir ce que ça va donner à l'adolescence.

26 février 2009

De l'usage reconsidéré du truc du cure-dents

Si vous avez déjà fait un gâteau, vous connaissez probablement le truc du cure-dents qui consiste à l'enfoncer au centre du gâteau pour vérifier si la cuisson est complète (quand il en ressort propre, c'est prêt.)

Bon. J'ai fait mon premier gâteau à vie en fin de semaine, pour le premier anniversaire de ma pinotte. Malheureusement, j'ai le genre de four qui ne respecte ni le temps de cuisson, ni la température demandée (l'un allant souvent avec l'autre).dry

J'ai manqué mon coup et mes convives se sont tapé un gâteau assez sec pour que ma mère me dise "Il était bon au goût!". Pourtant, j'avais utilisé le truc du cure-dents. Mal m'en prit, à mon grand dam, oui, je sais tout ça.

Mais pensez-y deux secondes: est-ce que le contour du gâteau, qui cuit en premier, va arrêter de cuire en attendant que le centre soit prêt et donne satisfaction à la propriétaire du cure-dents?

Vraiment pas, non! Il va continuer à cuire, le contour, voilà ce qu'il va faire!!! Maudit contour SALE!!!

25 février 2009

Parce que le soleil.

J'ai envie d'un peu de printemps, là.
Vous aussi, j'imagine.

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1 février 2009

Le syndrome de Ramsay-Hunt

En cette minute précise, il y a un an exactement, j'étais en pleurs, paniquée, terrorisée. J'étais enceinte de 37 semaines et j'avais le visage à moitié paralysé, une paralysie qui s'était installée en moins de 24 heures. Qu'avais-je? Mon bébé sera-t-il épargné? Resterai-je ainsi pour le restant de mes jours?

Ça avait commencé tout bêtement par un mal d'oreille. Enceinte jusqu'aux yeux, je n'étais pas surprise de subir les contrecoups d'un système immunitaire affaibli. Des otites, j'en ai fait pour tout le voisinage quand j'étais petite. Ce mal d'oreille était léger, mais après quelques nuits blanches (auxquelles mon état de pachyderme n'a pas nui), j'ai remarqué que ladite oreille gauche ne percevait plus le son ténu du calorifère de ma chambre. Pas que ce son me manquait, non, c'était aussi désagréable qu'un acouphène, mais ce n'était pas le temps d'être malade. Et perdre l'ouïe, ce n'est pas normal. J'ai donc appelé mon médecin mardi, le prévenant de mon otite, et il m'a convoquée jeudi matin.

Or, comme j'allais (violemment) l'apprendre, ce n'était pas une otite.

J'étais alors à moins de deux semaines d'arrêter de travailler, puisque mon accouchement était prévu le 21 février. En plus de mal dormir en raison du nombre restreint de positions qu'un corps 2-en-1 peut adopter, je me levais encore tous les matins pour aller au boulot. AInsi, dans la nuit de mardi à mercredi, j'étais tellement fatiguée que même ma paupière gauche se fermait avec difficulté, épuisée elle aussi. Au petit matin, j'étais tellement à terre que je n'ai même pas songé à lancer une boutade aussi épaisse que: "Dis donc, je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit!". Oh oui, j'étais scrap.

Même mon chum a remarqué ma paupière paresseuse dans le métro, ce matin-là. Mais cette pauvre paupière n'était que la pointe de l'iceberg. Peu après dîner, devant le miroir de la salle de bains, en vérifiant si j'ai des bouttes de nourriture pognés entre les dents, j'ai comme l'étrange impression que mon sourire n'est pas symétrique. Ben voyons, j'suis pas folle, kesséça?... Ben oui, le coin gauche de ma bouche ne monte pas aussi haut qu'à droite... Et cet oeil qui continue de fermer à retardement, plus capable de cligner... C'est de plus en plus inquiétant. Ça me hante et me préoccupe pour le reste de la journée. Merde, merde, merde...

Revenue du travail, mercredi soir, plus de doute possible: j'ai la moitié du visage paralysée. Mon oeil ne répond vraiment plus, mon sourire n'est plus qu'une grimace tordue et j'articule péniblement comme si je venais de me faire geler la bouche chez les dentiste. Calvaire! L'angoisse me pogne solide, je commence à capoter sérieusement. Mon chum n'est pas encore arrivé. Ok, pas de panique, du calme, du calme.

Évidemment, aussitôt mon amoureux devant moi, j'éclate en sanglots. Et une fille qui pleure avec un visage à demi paralysé, ce n'est pas joli joli. Sans attendre ni une ni deux, il appelle Google à la rescousse: comprendre est la première étape d'une résolution de problème. En me posant des questions sur mes symptômes ("Es-tu incapable de goûter ce que tu manges?" - "Oui!" - "As-tu mal à la gorge?" - "Oui!" - "As-tu des éruptions dans le dos?" - "Ben je sais pas, regarde!"), il procède par élimination et épluche les hyperliens rencontrés au gré de ses requêtes. De fil en aiguille, un diagnostic s'impose de plus en plus: le syndrome de Ramsay-Hunt.

En gros, il s'agit d'une maladie infectieuse causée par le virus du zona, celui-là même qui cause la varicelle. En phase de latence, il peut être réactivé en situation de fatigue extrême conjuguée à un système immunitaire affaibli. Les femmes enceintes sont donc d'excellentes candidates, à n'en point douter. L'infection s'attaque au ganglion géniculé auxquels sont reliés (je simplifie) le tympan, la paroi postérieure du conduit auditif externe, le nerf facial (moteur) et les 2/3 antérieurs de la langue (sensibilité gustative). Et hop, une belle paralysie de Bell, une surdité partielle et une perte de goût importante.

Mais le bébé? Un virus, ça se propage, ça s'étend!

Internet, ça peut éteindre quelques feux de brindilles ici, mais ça peut t'allumer un crisse de gros incendie de l'autre bord de la rue: quand on trouve les réponses à nos questions, il faut savoir s'arrêter. Nous, on a fait l'erreur de continuer à lire sur la paralysie de Bell, les cas graves du syndrome, les recherches médicales pessimistes, les cas de paralysie irréversible, les foetus touchés, "Chances of complete recovery decrease as treatment is delayed", - et les images, argh! - etc., et ce faisant, sans nous en rendre compte, nous avons tué notre soulagement d'avoir probablement trouvé la bonne réponse et avons alimenté l'anxiété. L'angoisse.

Une chance - UNE CHANCE! - que nous voyions le médecin le matin suivant, je pense que je serais morte d'inquiétude.

Le lendemain, quand il m'a vu entrer dans son bureau, il s'est vite douté qu'il n'était plus question d'otite. En me palpant les ganglions, entre deux questions d'usage, il m'a demandé:

- Et... as-tu une idée de ce que ça peut être?
- Uh-uh.
- Quoi?
- Le syndrome de Ramsay-Hunt...?
- Oui.

Il a dit "oui" avec un léger sourire, comme pour dire: "C'est évident!". J'étais soulagée: ma maladie avait un nom (and knowing is half the battle!) et je n'aurais pas à me battre pour faire valoir mon hypothèse auprès du corps médical. À partir de là, tout a déboulé: prescription urgente d'antiviral et de cortisone, soulagement d'apprendre que le bébé ne risquait rien et que les chances de rétablissement étaient excellentes, arrêt de travail immédiat, repos complet. Ma job consistait désormais à dormir, à prendre mes médicaments (aux 4 heures pendant 10 jours, même pendant la nuit!) et reprendre des forces pour le grand jour. En quittant le cabinet, mon chum et moi avons décidé d'aller nous calmer les esprits avec une bonne soupe tonkinoise chez Pho Lien. Mais allez donc manger ça avec une gueule gelée! J'en mettais partout!

C'est l'ouïe qui est revenue la première. Puis le goût (yé!). Puis le côté gauche de mon visage a recommencé à s'animer, oh si peu!, mais ce fut la liesse tout de même. Entre-temps, ma petite Raphaëlle est née le 23 février, et mes parents, à qui on demandait si j'étais rétablie du syndrome, répondaient que, "ma foi du bon Dieu, on n'avait pas remarqué que son sourire est revenu à la normale!"...

C'est drôle. La majorité des personnes à qui on a annoncé ma maladie nous ont raconté que tel cousin, telle amie, tel oncle a eu la même chose et a connu un rétablissement complet. Pourtant, nous n'en avions jamais entendu parler. À quel point cette maladie est-elle fréquente, combien de gens en sont atteints chaque année, au Québec?
Je l'ignore, mais j'espère avoir contribué à la faire connaître. J'aurais aimé savoir que cette possibilité existait quand l'asymétrie a frappé.

Parce que c'est freakant en tabarnouche.

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