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Biscuit Vio
20 janvier 2007

À propos des États-Uniens

L’Amérique est grande et comporte plusieurs pays, mais ce sont les habitants des États-Unis qui ont hérité du gentilé Américain. Même si les Canadiens sont aussi américains que leurs voisins du Sud ou les Mexicains. L’usage s’est répandu et le temps a fait le reste : un Américain est forcément un habitant des États-Unis, pourquoi en douter?

Question bien inoffensive mais qui, après les attaques du 11 septembre et les frasques de George W. Bush, en a chatouillé certains qui trouvaient qu’il y avait là matière à légère diffamation. « Je suis américain, mais pas un citoyen des États-Unis! » Donc, en ces périodes d’antiaméricanisme inspiré, il est de bon ton de se distinguer de la masse yankee, question d’éviter d’être involontairement solidarisés avec les gestes de nos voisins. Par son absence d’ambiguïté, le terme « états-uniens » s’est rapidement imposé dans les discussions de la gauche offensée. Le Monde diplomatique l’emploie régulièrement en ses pages et moults médias l’apprécient pour ses aspects pratiques de sémantique et de vocabulaire.

Linguistiquement parlant, le Petit Robert relève la première occurrence du mot états-unien en 1955, où il prenait la forme zéifiée (étazunien), surtout utilisé dans des contextes où une rigoureuse précision s’avère essentielle. Et dans son Lexique des difficultés du français dans les médias, Paul Roux atteste que « les dictionnaires acceptent les adjectifs états-unien et américain, sans faire de nuances entre l'un et l'autre » et qu’on peut ainsi les considérer comme des synonymes.

Idéologiquement parlant, on ne s’en sort toutefois pas si facilement. À ce qu’on sache, les États-Unis constitue également le nom officiel du Mexique (Estados Unidos Mexicanos). Devrait-on alors étendre l’usage d’états-unien à eux itou? Et à en croire le débat enflammé que les Wikipédiens ont tenu sur le terme à adopter dans leurs écrits encyclopédiques (sur papier, seize pages de débat écrit petit), l’emploi du gentilé est peut-être sans équivoque, mais chargé de rage antiaméricaine. Et chaque opinion en valant bien une autre, l’argumentation aboutit rapidement dans un cul-de-sac tant la question est subjective.

« S’agit-il d’un débat linguistique ou d’une protestation surgie d’une frustration plus large? », se demande Laurent Laplante dans un texte portant sur la confusion Amérique/Etats-Unis.

Tentons une réponse. En français, l’Amérique est un continent, pas un pays; un Américain, un habitant des États-Unis d’Amérique. Point. Rien de linguistique là-dedans, ainsi l’a déterminé l’usage...

Pendant ce temps, les habitants des États-Unis s'en fichent pas mal.

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Commentaires
L
Américains, États-Uniens, ça reste le monde entre le Canada et le Mexique. Mais avec ce qui se passer dans notre pays Harperisé, j'avoue que je commence à me questionner. Puis faudrait pas oublier l'Amérique du Sud dont plusieurs États sont pas très loins du Tiers-monde (saviez-vous que le Venezuela est actuellement le pays le plus dangeureux au monde?) Vivement le jour où nous ne serons pas déterminé par la grosseur de notre terrain ou de celui du voisin mais par notre appartenance à la race humaine et habitant de la planète Terre. Parce qu'au rythme ou vont les choses, la plus grande menace pour l'homme c'est... l'homme!
L
Les Américains se croient l'Amérique entière, c'est comme ça... En plus, plusieurs d'entre eux croient que le Canada est leur 51e état. Mais comment en vouloir à des gens qui ne reçoivent quasiment pas d'éducation et d'information sur ce qui se passe en dehors de leurs frontières et leurs zones de guerre?<br /> <br /> Fait à noter: les Chinois contribuent présentement à rembourser la dette nationale des États-Unis... Cette future méga-puissance s'attribuera-t-elle un jour le gentilé d'Asiatiques?
D
En fait, George W Bush et Mahmoud Ahmadinejab s'entendent désormais comme larrons en foire.<br /> Le billet d'aujourd'hui intitulé “IGNORANTISME” explique pourquoi sur le blog www.thedino.org<br /> Bisous,
L
J'aimes.<br /> Le problème linguistique souligne en fait qu'il sagit d'un pays qui ne s'est jamais trouver de nom, car «les états unis des Amériques» c'est plus une description qu'un nom propre.<br /> <br /> Je me demande si c'est le fruit de incapacité à trouver un nom digne de leur nouveaux né et unanimement accepté de tous que les pères de la constitution ont opté pour cette solution, ou un manque d'imagination, un oubli, l'expression d'une ambition qui ne reconnait aucune frontière...ou peut-être une manière de souligner que ce nouveaux pays en serait un d'allégeance non pas à un nom ou une personne, mais en serait un d'allégeance a certains principes... ya surement une intéresante recherche historique à faire à ce sujet.<br /> <br /> Si le Canada cherche son identité lui au moins il a un nom propre ;-)<br /> <br /> P.S. Vous saviez qu'il ya beaucoup d'imigrants Italiens qui croyait débarquer au États-unis en arrivant ici, car pour eux ici c'est l'amérique.
P
Les habitants d'une Busherie sont des bouchers. <br /> Tout simplement.<br /> <br /> Sinon votre billet linguistique est parfait. Le sens des mots évolue au gré de leur usage. Les Américains redeviendront des États=Uniens quand ils auront fini de s'approprier le monde.
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