Timidité de mes deux
Pour une fois qu'un auteur m'invite personnellement (!) à la naissance de son dernier bébé, il n'était pas question que je manque le rendez-vous: Matthieu Simard a lancé Llouis qui tombe tout seul ce soir, dès 17 h.
Je déteste les mondanités (re-!), je ne sais jamais où me mettre. Ni comment. Ni pourquoi, tant qu'à y être. La résultante est que mon expérience des événements de ce genre pourrait remplir une demi-ligne d'une feuille 8 1/2 par 11.
Mais qu'importe. Je voulais mon exemplaire avec la dédicace et tout et tout. Faut encourager ça, le talent.
Est-ce par excès de confiance ou de naïveté, dur à dire, mais j'étais ainsi certaine que j'allais passer inaperçue dans la foule gratinée littéraire et la masse de fans... sauf qu'en poussant la porte du bar où le lancement avait lieu, À 17 h 03 (heille, bravo, clap clap clap), j'ai vite compris que mon néophysme en la matière allait nous perdre, mon anonymat et moi. Outre Matthieu en pleine discussion avec 4-5 personnes, assis à une table, et un couple qui m'avait précédée de quelques secondes, il n'y avait pas un chat dans le bar. Un beau bar vide, désert, et v'là ti pas ma Violaine, qui ne s'est pas pointée accompagnée, qui joue la carte "j'en-ai-vu d'autres" en rentrant d'un pas assuré, en adressant un sourire avenant à l'auteur - putain qu'il devait être crispé, mon sourire -, qui traverse lentement le bar, question d'admirer la joli déco et de réaliser que, non, franchement, je vais quand même pas rester ici en attendant que le party pogne, tu-seule comme une loser...
Bref, toujours d'un pas assuré, elle poursuit sa traversée du (bar) désert et ressort, mine de rien, par la porte d'en arrière.
Oui. J'ai quitté les lieux lâchement, bassement, sans regarder derrière. Une chokeuse de première. Et je suis même pas revenue! J'ai envie de hurler.
J'ai don hâte au prochain lancement, moi là.