« Une planète qui ne ressemble en rien à celle sur laquelle j’ai vécu »
C’est ce que Jacques Languirand
se désole de laisser en héritage à ses petits-enfants. Depuis les
dernières années, les appels des écologistes se multiplient au rythme
des dérèglements qui, eux aussi, se font de plus en plus concrets. Et
ça se répète d’année en année, souvent en empirant : qui s’attend
encore à de la neige à Noël? Qui trouve encore anormal de boire de la
sangria sur une terrasse au début d’octobre?
Qui est assez cave pour ne rien voir de ces bouleversements?
« Nous sommes en train de chuter à vive allure », estime David Suzuki.
J’en
ai marre d’Harper et de son dos tourné de Kyoto. Maudit cave qui vénère
les politiques de Bush. Et Béchard, monsieur
Barbe-qui-finit-pas-de-commencer-à-pousser, ne fait guère mieux en
semblant porter plus souvent son chapeau de ministre du Développement
économique que celui de l’Environnement. Suis-je la seule à trouver que
ces deux fonctions ne vont pas de pair au sein d’un ministère? Regardez
ce que ça donne…
Reeves (Hubert, pas Superman) croit que la race
humaine est dans le « pipeline » des espèces en voie d’extinction. Sans
doute. Beaucoup de mes contemporains croient qu’ils ne vivront jamais
assez vieux pour voir le résultat final de ce beau gâchis planétaire;
pourtant, au rythme où vont les choses, je suis persuadée du contraire.
La dégradation prend de l’ampleur, et en s’accélérant.
«
Nous sommes dans une voiture géante qui roule à 100 km/h vers un mur de
briques. Et tout le monde s'obstine pour savoir qui s'assoit où. Or ce
qu'il faut, c'est que quelqu'un appuie sur le frein et tourne le
volant. Le problème, c'est que ceux qui demandent de freiner, de
tourner le volant, sont enfermés dans le coffre... »